SANTA ROSALIA, SPIAGGIA E CANNOLI
Un road trip avec ma petite sœur, à travers l’ouest sicilien.
On a grandi dans une famille marquée par la culture italienne, sans en parler la langue, sans avoir jamais mis les pieds en Sicile. Ce voyage, c’était un retour sans souvenir. Des noms familiers, des gestes reconnus, une chaleur qui frappe. Mais surtout, des odeurs et des saveurs profondément familières, véritables connexions affectives et sensorielles, ancrées depuis l’enfance. Un face-à-face avec une terre qu’on pensait connaître, mais qu’on découvrait pour la première fois.
De la Capitale, aux salines de Marsala, aux ruines d’Agrigento, en passant par les plages et les criques de la côte de Trapani à Terrassini, Cefalù ou bien Castellamare. J’ai photographié les contrastes : les pierres claires sous le soleil, les ruelles étroites, les gestes du quotidien, les visages saisis au passage. La lumière franche, les couleurs intenses, les plats partagés, les scènes de rue typiques. Une manière de capter cette culture qu’on reconnaît sans l’avoir vraiment vécue.
Palermo vivo.
PALERMO
Capitale aux tons chauds, à la beauté cabossée mais solaire, où la pierre s’effrite sous une lumière ocre éclatante. Odeurs mêlées d’agrumes et de friture, palais fatigués, marchés débordants.. ici tout est brut, bruyant, généreux.
Une énergie particulière, vibrante et pleine de caractère.
Lignes de côte.
TERRASINI, CASTELLAMARE, TRAPANI
Après Palerme, on a suivi la côte, respiré plus large en direction du Nord. Moins de tension, plus d’espace, plus de lumière, mais toujours ce fond sonore : le vent, la mer, la vie locale.
Sur le chemin, une halte à Cefalù : ville perchée sur les rochers, paisible et dorée. On s’y baigne dans des criques désertes, l’eau y est claire et les heures s’étirent doucement.
À Terrasini, les falaises rouges plongent dans l’eau, les palmiers peinent à bouger sous le soleil figé.
À Castellamare, petit port attachant, on part en bateau explorer les criques plus au large, faire du snorkelling, accoster sur quelques îles, Scopello, Favignana.
À Trapani, la ville s’allonge entre deux mers, balayée par le vent. On y marche le soir le long des quais, pendant que les couchers de soleil s’éteignent derrière les salines.

































































Pédaler dans les salines.
MARSALA
Sur la route, on traverse des villes abandonnées, comme figées dans le temps.
À l’arrivée, Marsala est presque vide. On enfourche des vélos pour longer les salines. Le vent souffle doucement, les couleurs pâlissent.
Tout est calme, étiré, lumineux autrement.
Cactus et ruines grecques.
AGRIGENTO
On arrive à la fin du voyage, sous une lumière forte et sèche.
La Vallée des Temples surgit au-dessus de la ville, massive, ocre, silencieuse.
On marche lentement entre les colonnes du Ve siècle avant notre ère, entourées de cactus et de poussière.
Tout semble figé, presque irréel. Une dernière halte hors du temps.
On a laissé les jours s’enchaîner au rythme des routes, des baignades et des lumières changeantes. Un morceau de Sicile traversé sans attente, et qui nous a laissé quelque chose.
Des temples, des criques, des salines, des plages, des odeurs, des couleurs, des moments partagés.
Le carnet se referme ici, mais l’envie de revenir est là, explorer la côte est, un jour, entre sœurs, autrement